Quelles sont les perspectives du secteur français des sciences de la vie et quel impact sa faible productivité relative a-t-elle sur ses chances de croissance ?
Quels sont les trois risques auxquels les entreprises des sciences de la vie doivent prêter attention en 2023 ?
Comment les entreprises des sciences de la vie peuvent-elles utiliser la numérisation, la recherche, le recrutement et les nouvelles réglementations pour stimuler la croissance du secteur?
Quelles sont les perspectives du secteur français des sciences de la vie et quel impact sa faible productivité relative a-t-elle sur ses chances de croissance ?
Quels sont les trois risques auxquels les entreprises des sciences de la vie doivent prêter attention en 2023 ?
Comment les entreprises des sciences de la vie peuvent-elles utiliser la numérisation, la recherche, le recrutement et les nouvelles réglementations pour stimuler la croissance du secteur?
Environ 8 000 entreprises opèrent dans le secteur français des sciences de la vie. Leur contribution s’élève à quelque 18 milliards d’euros, soit 0,8 % du PIB français. Cela équivaut à 11 % du secteur au niveau de l’UE, le secteur francais apportant la deuxième contribution européenne derrière seulement le secteur allemand. Les entreprises du secteur des sciences de la vie emploient environ 170 000 personnes, soit 0,6 % de la population qui travaille. Ce qui représente 12 % de la main d’oeuvre du secteur dans l’UE.
Environ 8 000 entreprises opèrent dans le secteur français des sciences de la vie. Leur contribution s’élève à quelque 18 milliards d’euros, soit 0,8 % du PIB français. Cela équivaut à 11 % du secteur au niveau de l’UE, le secteur francais apportant la deuxième contribution européenne derrière seulement le secteur allemand. Les entreprises du secteur des sciences de la vie emploient environ 170 000 personnes, soit 0,6 % de la population qui travaille. Ce qui représente 12 % de la main d’oeuvre du secteur dans l’UE.
La majorité (83 %) des entreprises du secteur fabriquent des équipements et instruments médicaux et dentaires, tandis que 13 % d’entre elles se consacrent à la recherche et au développement expérimental dans le domaine de la biotechnologie (Fig. 1). Mais la contribution du secteur au PIB et à l’emploi est dominée par les 3 % d’entreprises qui fabriquent des produits pharmaceutiques. Celles-ci génèrent en effet 72 % de la contribution de la valeur ajoutée brute (VAB) au PIB et 57 % de l’emploi.
Ces chiffres reflètent les différences de taille des entreprises entre les segments du secteur : un quart des fabricants de produits et préparations pharmaceutiques de base sont de grandes entreprises, contre seulement 0,5 % des fabricants d’instruments médicaux et dentaires1.
1. Définie comme ayant un effectif de 250 personnes ou plus.
La majorité (83 %) des entreprises du secteur fabriquent des équipements et instruments médicaux et dentaires, tandis que 13 % d’entre elles se consacrent à la recherche et au développement expérimental dans le domaine de la biotechnologie (Fig. 1). Mais la contribution du secteur au PIB et à l’emploi est dominée par les 3 % d’entreprises qui fabriquent des produits pharmaceutiques. Celles-ci génèrent en effet 72 % de la contribution de la valeur ajoutée brute (VAB) au PIB et 57 % de l’emploi.
Ces chiffres reflètent les différences de taille des entreprises entre les segments du secteur : un quart des fabricants de produits et préparations pharmaceutiques de base sont de grandes entreprises, contre seulement 0,5 % des fabricants d’instruments médicaux et dentaires1.
1. Définie comme ayant un effectif de 250 personnes ou plus.
Le LEEM (organisation professionnelle des entreprises du médicament opérant en France) affirme que les pays voisins progressent plus rapidement que la France2. Le différentiel de productivité par rapport à l’Allemagne en est un bon exemple.
En Allemagne, la contribution annuelle d’un travailleur des sciences au PIB est près de 5 000 euros plus élevée qu’en France. Si cet écart était comblé, la contribution du secteur au PIB français augmenterait de 4,6 %, soit 825 millions d’euros supplémentaires par an.
2. LEEM. 2022. Bilan économique 2021 des entreprises du médicament édition 2022
Le LEEM (organisation professionnelle des entreprises du médicament opérant en France) affirme que les pays voisins progressent plus rapidement que la France2. Le différentiel de productivité par rapport à l’Allemagne en est un bon exemple.
En Allemagne, la contribution annuelle d’un travailleur des sciences au PIB est près de 5 000 euros plus élevée qu’en France. Si cet écart était comblé, la contribution du secteur au PIB français augmenterait de 4,6 %, soit 825 millions d’euros supplémentaires par an.
2. LEEM. 2022. Bilan économique 2021 des entreprises du médicament édition 2022
Pour les prochaines années, nous prévoyons que la contribution du secteur pharmaceutique à la production économique augmentera plus rapidement que le PIB de la France (Schéma 2).
Selon nos projections, sa valeur ajoutée brute augmentera de 2,6 % en 2023, soit cinq fois plus vite que le 0,5 % prévu pour le PIB français. C’est également plus de deux fois le taux de croissance prévu pour la contribution de son homologue allemand au PIB en 2023.
Pour les prochaines années, nous prévoyons que la contribution du secteur pharmaceutique à la production économique augmentera plus rapidement que le PIB de la France (Schéma 2).
Selon nos projections, sa valeur ajoutée brute augmentera de 2,6 % en 2023, soit cinq fois plus vite que le 0,5 % prévu pour le PIB français. C’est également plus de deux fois le taux de croissance prévu pour la contribution de son homologue allemand au PIB en 2023.
L’enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France (Schéma 3) vient conforter cette prévision relativement optimiste. L’une des questions posées aux entreprises fabriquant des préparations pharmaceutiques porte sur le niveau actuel de leur carnet de commandes mensuel. L’enquête suggère qu’en avril 2023, un solde net de +15 % des entreprises pharmaceutiques considéraient leurs carnets de commandes comme adéquats (par opposition à anormalement bas) au cours du mois écoulé. Ce point est important car en général les commandes sont considérées comme un indicateur avancé de l’évolution future de la production.
À plus long terme, la surperformance du secteur pharmaceutique par rapport au taux de croissance de l’ensemble de l’économie devrait se poursuivre au cours des deux prochaines années. La VAB des produits pharmaceutiques devrait augmenter de 2,3 % contre 0,8 % pour le PIB français en 2024 et de 2,8 % contre 2,2 % pour le PIB français en 2025.
L’enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France (Schéma 3) vient conforter cette prévision relativement optimiste. L’une des questions posées aux entreprises fabriquant des préparations pharmaceutiques porte sur le niveau actuel de leur carnet de commandes mensuel. L’enquête suggère qu’en avril 2023, un solde net de +15 % des entreprises pharmaceutiques considéraient leurs carnets de commandes comme adéquats (par opposition à anormalement bas) au cours du mois écoulé. Ce point est important car en général les commandes sont considérées comme un indicateur avancé de l’évolution future de la production.
À plus long terme, la surperformance du secteur pharmaceutique par rapport au taux de croissance de l’ensemble de l’économie devrait se poursuivre au cours des deux prochaines années. La VAB des produits pharmaceutiques devrait augmenter de 2,3 % contre 0,8 % pour le PIB français en 2024 et de 2,8 % contre 2,2 % pour le PIB français en 2025.
Sous l’effet de la pandémie de Covid-19, le secteur de la santé a adopté plus rapidement les technologies numériques telles que les téléconsultations, les applications et les dispositifs portables. Le gouvernement français a annoncé un financement supplémentaire pour favoriser l’expansion de ces technologies. Il a également profité de sa présidence du Conseil de l’Union européenne pour mettre l’accent sur les initiatives dans le domaine de la santé numérique3. Les entreprises du secteur des sciences de la vie devraient tirer parti des nouvelles opportunités offertes par la numérisation qui, par exemple, améliore l’accès aux dossiers médicaux, le suivi des patients à domicile ou encore le recrutement des participants aux essais cliniques. Cette démarche devrait leur permettre de réduire leurs coûts et de mieux résister aux perturbations des transports ou aux futures pandémies. De manière plus ambitieuse, la robotique chirurgicale ou les dispositifs médicaux basés sur l’intelligence artificielle pourraient faire partie des innovations à explorer. Les technologies numériques s’accompagnent de risques, notamment d’exclusion digitale ou de manque de sécurité des données, pour lesquels il conviendra donc de prévoir un budget.
Le salaire moyen dans le secteur français des sciences de la vie est inférieur de 6 % à celui versé en Allemagne. Bien que l’écart ne soit pas très important, les entreprises françaises doivent faire preuve de créativité en matière de recrutement et de fidélisation, afin de s’assurer qu’elles disposent des talents nécessaires. En particulier, à un moment où le taux de chômage (7,1 % au premier trimestre 2023) est à son niveau le plus bas depuis 19824.
En 2023, quatre universités françaises (toutes situées à Paris) ont été classées parmi les 100 meilleures au monde dans le domaine des sciences de la vie5. Les entreprises du secteur, en particulier celles du pôle parisien, devraient tirer parti de leur proximité géographique de ces institutions pour stimuler leur R&D et l’innovation technologique. Dans les domaines où les universités françaises sont moins en pointe, les entreprises devraient établir des liens avec leurs homologues en Europe et au-delà afin de rester à l’avant-garde de la recherche et des connaissances. De bonnes relations avec les universités (tant en France qu’à l’étranger) contribuent également au recrutement de nouveaux talents et à la fidélisation du personnel de R&D dont l’enthousiasme et le niveau d’intérêt peuvent augmenter à ces contacts.
3. Actions et initiatives en matière de santé numérique dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne au cours du premier semestre
4. Définition du Bureau international du travail.
5. www.timeshighereducation.com
Sous l’effet de la pandémie de Covid-19, le secteur de la santé a adopté plus rapidement les technologies numériques telles que les téléconsultations, les applications et les dispositifs portables. Le gouvernement français a annoncé un financement supplémentaire pour favoriser l’expansion de ces technologies. Il a également profité de sa présidence du Conseil de l’Union européenne pour mettre l’accent sur les initiatives dans le domaine de la santé numérique3. Les entreprises du secteur des sciences de la vie devraient tirer parti des nouvelles opportunités offertes par la numérisation qui, par exemple, améliore l’accès aux dossiers médicaux, le suivi des patients à domicile ou encore le recrutement des participants aux essais cliniques. Cette démarche devrait leur permettre de réduire leurs coûts et de mieux résister aux perturbations des transports ou aux futures pandémies. De manière plus ambitieuse, la robotique chirurgicale ou les dispositifs médicaux basés sur l’intelligence artificielle pourraient faire partie des innovations à explorer. Les technologies numériques s’accompagnent de risques, notamment d’exclusion digitale ou de manque de sécurité des données, pour lesquels il conviendra donc de prévoir un budget.
Le salaire moyen dans le secteur français des sciences de la vie est inférieur de 6 % à celui versé en Allemagne. Bien que l’écart ne soit pas très important, les entreprises françaises doivent faire preuve de créativité en matière de recrutement et de fidélisation, afin de s’assurer qu’elles disposent des talents nécessaires. En particulier, à un moment où le taux de chômage (7,1 % au premier trimestre 2023) est à son niveau le plus bas depuis 19824.
En 2023, quatre universités françaises (toutes situées à Paris) ont été classées parmi les 100 meilleures au monde dans le domaine des sciences de la vie5. Les entreprises du secteur, en particulier celles du pôle parisien, devraient tirer parti de leur proximité géographique de ces institutions pour stimuler leur R&D et l’innovation technologique. Dans les domaines où les universités françaises sont moins en pointe, les entreprises devraient établir des liens avec leurs homologues en Europe et au-delà afin de rester à l’avant-garde de la recherche et des connaissances. De bonnes relations avec les universités (tant en France qu’à l’étranger) contribuent également au recrutement de nouveaux talents et à la fidélisation du personnel de R&D dont l’enthousiasme et le niveau d’intérêt peuvent augmenter à ces contacts.
3. Actions et initiatives en matière de santé numérique dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne au cours du premier semestre
4. Définition du Bureau international du travail.
5. www.timeshighereducation.com
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