Dans sa dernière étude* réalisée avec Opinium, QBE — spécialiste de l’assurance pour les entreprises et les professionnels — dresse un constat contrasté : si l’intelligence artificielle séduit de plus en plus d’entreprises, elle s’accompagne d’une hausse significative des risques cyber. En effet, 66 % des entreprises françaises déclarent utiliser l’IA, mais 86 % des répondants constatent également une augmentation des menaces, et près d’une entreprise sur deux a déjà été victime d’une attaque. En France, le nombre d’incidents cyber significatifs a triplé entre 2023 et 2025, passant de 11 à 31 attaques**. Deux dynamiques qui imposent aux organisations de concilier innovation et vigilance.
L’IA n’est plus une promesse lointaine : 2 entreprises françaises sur 3 l’ont déjà intégrée à leurs activités, et 26 % s’y préparent. Automatisation, efficacité, innovation… les bénéfices attendus sont nombreux.
Ainsi, 51 % des dirigeants y voient un moyen d’accélérer leurs opérations, 43 % misent sur une amélioration de la cybersécurité, 40 % espèrent réduire les coûts, et 39 % tablent sur un meilleur service client.
L’enthousiasme est palpable : 81 % des répondants anticipent un impact positif sur leur propre activité, et 80 % sur l’économie française dans son ensemble.
Mais cette montée en puissance ne rassure pas tout le monde : 20 % des entreprises redoutent ainsi une réduction des effectifs, 19 % pointent une hausse des risques cyber, et 14 % s’inquiètent d’une dépendance accrue à des technologies externes.
En parallèle de cette dynamique d’adoption technologique, les entreprises françaises doivent composer avec une autre réalité : la menace cyber se renforce.
86 % d’entre elles constatent une augmentation des attaques par rapport à l’an dernier, et près d’1 sur 2 (48 %) a été directement visée au cours des 12 derniers mois.
La source des attaques n’est pas toujours interne : « Dans plus de la moitié des cas, lorsqu'une entreprise subit une attaque cyber, cela est lié à un fournisseur. Il est donc primordial, lorsqu'on veut renforcer sa sécurité informatique, d'examiner toute sa chaîne d'approvisionnement. Notre économie est plus que jamais interconnectée. Les entreprises en ont conscience et doivent agir en conséquence », souligne Amanda Maréchal, Directrice Lignes Financières chez QBE France.
Ce niveau de risque pousse les entreprises à renforcer leurs dispositifs : 66 % tablent sur une augmentation de leur budget cybersécurité dans les 12 mois à venir, et 80 % disposent désormais d’un plan de réponse en cas d’incident.
Côté assurance, le mouvement est également amorcé : près de 6 entreprises sur 10 disposent aujourd’hui d’une couverture dédiée.
Si l’intelligence artificielle gagne du terrain dans les entreprises françaises, elle s’impose dans un contexte de vulnérabilités croissantes. Fournisseurs, partenaires, prestataires : la chaîne d’approvisionnement apparaît de plus en plus comme un point d’entrée pour les cyberattaques.
Face à cette exposition, les entreprises doivent adapter leurs priorités en matière de sécurité, sur les plans technologique, organisationnel et assurantiel. Un équilibre encore fragile, que les dirigeants devront apprendre à maîtriser.
* Sondage réalisé par Opinium Research du 10 au 21 avril 2025 auprès de 400 dirigeants d’entreprises comptant 100 à 2000 employés en France – dirigeants impliqués dans les décisions informatiques, administratives ou assurantielles de leur entreprise.
** Rapport Control Risks 2025 pour QBE sur la rupture numérique