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Le secteur maritime devrait doubler sa contribution au PIB français en 2024

Cap sur la reprise pour le secteur maritime qui a été durement touché par les restrictions d’activité et de circulation liées à la pandémie de Covid-19. Selon le dernier rapport de l’assureur international QBE, sa contribution au PIB français devrait doubler cette année, mais elle restera néanmoins à la moitié de son niveau d’avant la pandémie.

Le secteur maritime contribuait à hauteur de 0,1 % du produit intérieur brut (PIB) français avant la pandémie, mais il n’a généré en 2022 que 700 millions d’euros de valeur ajoutée brute (VAB), soit 0,03 % du PIB. Après avoir amorcé sa reprise en 2023, il devrait voir sa VAB doubler (+ 101 %) en 2024. Cependant, son niveau d’activité ne devrait atteindre qu’à peine plus de la moitié (55 %) du niveau de 2019. La reprise devrait ensuite revenir à un rythme plus habituel, avec une croissance de 9 % prévue pour 2025.

 

Tania Bensoussan-Arthur, directrice Marine, Art & Valeurs chez QBE France, commente : « Le secteur maritime a fixé le cap sur la reprise. Maintenant, tout est question de rythme. Les acteurs du secteur doivent remonter en puissance au fur et à mesure que la demande se confirme. Ils doivent rester alertes et naviguer avec agilité pour éviter les écueils. »

 

Prix du fioul, aléas géopolitiques et empreinte environnementale : les principaux défis du secteur

Pour les quelque 2 000 entreprises du secteur, la volatilité du prix des intrants constitue un défi majeur, notamment lorsque le carburant est l’une de leurs dépenses principales. S’il avait déjà augmenté durant la pandémie, le prix du fioul lourd à l’importation s’est envolé après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les entreprises de transport maritime, qui avaient maintenu des tarifs relativement stables jusqu’en 2019, doivent désormais arbitrer entre répercuter cette hausse, ne serait-ce qu’en partie, et rogner sur leurs marges.

Le transport maritime est aussi soumis aux aléas géopolitiques. Avec les attaques des rebelles houthis en mer Rouge, plusieurs transporteurs ont détourné leurs navires pour éviter le golfe d’Aden. Or, sans le raccourci du Canal de Suez, les trajets entre l’Asie et l’Europe sont allongés. Plus près des côtes françaises, le Brexit et les tensions avec le Royaume-Uni ont créé des goulots d’étranglement dans la Manche, et ce alors même que les deux pays doivent apporter une réponse conjointe aux traversées clandestines.

Enfin, le secteur doit se préoccuper de son empreinte environnementale. Depuis le 1er octobre 2023, les importateurs de certaines marchandises doivent déclarer leurs émissions de gaz à effet de serre dans le cadre du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF). Et depuis le 1er janvier 2024, tous les trajets au départ ou à destination d’un port de l’Union européenne sont inclus dans le système d’échange de quotas d’émission (SEQE). Et au cas où ce tour de vis réglementaire ne suffirait pas, les organisations écologistes maintiennent la pression : des manifestations comme celle contre le terminal méthanier flottant au Havre pourraient s’étendre à d’autres installations.

 

Conseils aux entreprises

Avec cette météo houleuse, le rapport partage plusieurs recommandations. Les entreprises du secteur maritime devraient notamment :

  • suivre de très près la demande (statistiques sur les volumes fret et passagers + estimations locales) pour rétablir leurs capacités en fonction de ces données,
  • réviser leurs tarifs en continu et bien réfléchir avant de signer un contrat sur le long terme,
  • envisager des routes alternatives pour parer aux aléas géopolitiques et autres imprévus.

Le rapport, rédigé par Oxford Economics et Control Risks pour QBE, est disponible en intégralité sur le site de QBE France.