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Désamorcer la bombe à retardement de l'obésité

L'un des plus importants risques émergents auxquels sont aujourd'hui confrontées les entreprises est l'augmentation du taux d'obésité sur le lieu de travail. Au moins un adulte sur quatre est obèse au Royaume-Uni, pays affichant le taux le plus élevé en Europe de l'Ouest. Le NHS déclare que plus de la moitié de la population pourrait être obèse d'ici 2050.

L'obésité coûte au Royaume-Uni près de 47 milliards de livres sterling par an et met lourdement à contribution le NHS, qui dépense annuellement 5 milliards de livres pour soigner les maladies liées à l'obésité telles que le diabète.

L'obésité et ses conséquences ont régulièrement les honneurs de la presse. Pour la seule année en cours, le gouvernement britannique a introduit dans son budget 2016 une « taxe sur les sucreries » visant les boissons gazeuses, avec le soutien actif du chef cuisinier et animateur de télévision Jamie Oliver. En avril, The Telegraph a indiqué que le célèbre juge Philip Rostant avait appelé à l'interdiction de discriminer les employés obèses afin d'« harmoniser ce problème avec les autres questions touchant à l'égalité ».

À la fin de l'année 2014, une réglementation de l'Union européenne déclarait la possibilité de considérer l'obésité comme un handicap si elle répond à certains critères. Bien qu'une certaine incertitude demeure quant à la relation que le Royaume-Uni entretiendra à l'avenir avec l'Union européenne, les entreprises doivent connaître les nouvelles responsabilités que soulève cette décision et être averties du risque de faire l'objet de poursuites si elles ne respectent pas ces règles.

C'est pourquoi nous avons réalisé une étude avec un panel de professionnels des ressources humaines issus de plusieurs secteurs, afin de déterminer dans quelle mesure ils connaissent cette réglementation, et s'ils contrôlent les niveaux d'obésité de leurs employés, ont déjà fait preuve de discrimination à l'égard d'un candidat en surpoids et ont mis en place des programmes d'amélioration de la santé.

Les résultats sont particulièrement intéressants : par exemple, 34 % des entreprises déclarent que l'obésité d'un candidat avait influencé leur décision de ne pas le sélectionner pour un poste. Parmi les raisons invoquées, les entreprises citent les risques liés aux congés maladie potentiels ou les craintes en matière de santé et de sécurité.

En dépit de niveaux de discrimination assez élevés durant le processus de recrutement, les perspectives sont plutôt bonnes pour les employés déjà en place. À titre d'exemple, les entreprises adoptent diverses mesures pour aider les employés à être en meilleure santé, en leur proposant notamment des abonnements à une salle de gym ou en organisant des campagnes de promotion d'une alimentation saine.

À l'inverse, 60 % des entreprises omettent de consigner les niveaux d'obésité des employés impliqués dans des accidents du travail.

Le principal message est que les entreprises doivent s'attaquer de front au problème de l'obésité et adopter des mesures proactives pour le résoudre, en réduisant les risques au minimum et en aidant les employés à acquérir un meilleur état de santé, ce qui amènera pour tous des résultats positifs et permettra notamment de réduire les taux d'absentéisme et les coûts associés. Un avantage décisif pour les entreprises sera la diminution du nombre de demandes d'indemnisation liées à des incidents au cours desquels l'obésité a pu jouer un rôle.

Rosie Hewitt
Rehabilitation Manager
QBE European Operations

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